Cher Monsieur Zimmern,
J'ai reçu aujourd'hui dans mon courrier votre publicité qui m'invite à m'abonner à la revue "Société Civile". Comme cet envoi n'était pas sollicité de ma part, je suppose que vous avez récupéré un fichier auprès d'une des quelques revues réactionnaires (ou subversives) auxquelles je suis abonnée...
Je suis persuadée que l'iFRAP fait oeuvre salutaire en dénonçant les abus de l'Administration, en organisant une "veille parlementaire", en voulant mobiliser la société civile et en offrant "des alternatives au monopole des syndicats publics et des énarques".
Pourtant, je ne m'abonnerai pas à votre revue et ne soutiendrai pas votre combat.
En effet, vous prétendez nous prévenir à l'avance des "dispositions légales qui affectent notre avenir", "faire entendre la voix de la société civile", fournir "une information non tronquée, non muselée", etc. Parfait.
Cependant, partageant la frilosité d'un certain nombre de médias et d'acteurs de la société civile, vous êtes totalement silencieux sur un sujet capital, la fin du monopole de la sécurité sociale.
Vous évoquez dans votre convaincant prospectus les textes que l'Administration essaie - et réussit - à "faire passer en douce", comme vous le dites. Je pense que vos lecteurs auraient sans doute aimé apprendre qu'en 2001 le gouvernement Jospin, sous la pression européenne, avait "fait passer en douce" un texte qui, pour une fois, leur était favorable, celui qui conduisait à l'abolition d'un monopole d'un autre âge.
Les problèmes économiques du pays, la dette gigantesque, les déficits renouvelés, le chômage, sont dus pour une bonne part à cette (in-)sécurité sociale qui ponctionne plus de la moitié des salaires (toutes cotisations sociales confondues) sous des prétextes de solidarité, alors qu'elle est depuis longtemps au service d'intérêts privés, syndicats compris, "profiteurs de l’Etat", comme vous le dites vous-même.
Peut-être adoptez-vous la position d'un grand nombre de personnes pour lesquelles l'Administration est censée avoir le dernier mot en matière de réglementation, et qui acceptent comme parole d'évangile n'importe quel démenti gouvernemental ? Faut-il rappeler que l'état de droit s'impose à tous, y compris à l'exécutif, qui n'est pas censé protéger des intérêts particuliers, ni être au-dessus des lois, ni mentir à leur sujet ?
Est-ce à vous que je dois rappeler tous les méfaits et tous les mensonges des gouvernements, évoquer les nuages radioactifs qui s'arrêtent à la frontière, le scandale du sang contaminé, et les innombrables affaires qui illustrent la turpitude et le cynisme de ceux qui prétendent diriger nos vies ? Croyez-vous vraiment qu'ils se préoccupent de l'intérêt des citoyens plutôt que du leur ou de celui de leurs affidés ? Et par conséquent, croyez-vous qu'ils disent la vérité pour ce qui est de la sécurité sociale ?
Apparemment l'iFRAP préfère organiser de doctes colloques et avancer des "propositions de réforme" alors que le Titanic fait déjà eau de toutes parts. J'ai bien compris que son audace avait des limites et qu'il ne fallait hélas pas compter sur lui pour avoir une information objective sur ce sujet pourtant capital. Croyez bien que je le regrette, mais que je saluerai à l'avenir toute démarche de votre part qui irait dans la bonne direction.
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